Si les journalistes veulent interroger Emmanuel Macron sur la crise la plus grave à laquelle la France a été confrontée depuis des décennies, il vaut mieux espérer qu’il rencontre un autre chef d’état ou qu’il visite une usine de masques.
C’est la réalité de couvrir le président français. C’est le seul parmi les leaders du G7 qui n’a pas donné une seule conférence de presse en solo depuis que la crise des coronavirus est devenue aiguë. Et il n’en a donné qu’un seul depuis le début de sa présidence, il y a plus de deux ans. L’interaction officielle de Macron avec les médias depuis mars s’est limitée à répondre à un petit nombre de questions après une rencontre avec des homologues étrangers, ou en marge d’une incursion à l’extérieur de l’Elysée.
Il a donné cinq entretiens et un seul d’entre eux, qui a eu lieu cette semaine, était de grande envergure. Au lieu de cela, il a prononcé quatre discours télévisés de son bureau lambrissé d’or à l’Elysée. Dans l’un, il a fait écho à une précédente allocution de la reine Elizabeth de Grande-Bretagne.
Les sondages de Macron suggèrent qu’il a eu du mal à trouver le bon ton pour se connecter avec les Français. Pourtant, Macron est tout sauf un chef d’État de cérémonie. Sous la Cinquième République française, le président est l’un des titulaires de charge les plus puissants de toute démocratie occidentale, une sorte de monarque républicain sans contrepoids puissants comme le Congrès américain.
Mais Macron est également l’un des leaders occidentaux les plus jeunes. Donc, pour souligner sa stature présidentielle il a préféré les grands discours aux conférences de presse. Il n’a pas non plus de porte-parole ni d’attaché de presse présidentiel.