Pour l’économie européenne la date de 18 mars marque le tournant de la pandémie actuelle. Dans cette nuit la Banque centrale européenne est intervenue, annonçant un plan d’intervention de 750 milliards d’euros. Dans un moment, les taux de la dette italienne, qui frôlaient alors 3 % et qui menaçaient de recréer une crise de la zone euro, se sont détendus.
De 10 ans, la même histoire se répète à chaque fois. La première fois, Mario Draghi, l’ancien président de la BCE, a calmé les marchés en 2012. Trois ans plus tard, il a lancé un programme de rachat de dettes, qui a permis de réduire les taux d’intérêt et donc de rendre plus soutenable la dette des pays de la zone euro
A chaque fois, M. Draghi le disait et répétait : la banque centrale ne pouvait pas tout faire. Il en appelait aux Etats « qui le pouvaient » (essentiellement l’Allemagne) à dépenser plus, pour rééquilibrer l’économie.
La pandémie semble être en train de changer la donne. Les dix-neuf pays de la zone euro ont tous lancé des plans de relance importants, s’élevant à 3,5 % du PIB, sans compter les prêts garantis par l’Etat. L’Allemagne, en particulier, a complètement laissé de côté son dogme de l’équilibre budgétaire. Une nouvelle ère commence.